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 La vie familiale et la Polonia
 

   La femme de Czesław Pisera : Au début, c’était très, très difficile. Nous n’arrivions pas à nous comprendre. Czesław ne parlait que très peu d’allemand, moi pas du tout, je ne parlais que le flamand et le français. C’était un début terrible. Je lui parlais en flamand, et lui me répondait avec difficulté en allemand ! 
Czesław  Pisera : Mais j’ai fini par apprendre des bribes de flamand, après avoir travaillé deux ans dans les mines. Ensuite, nous avons habité deux ans à Liège. Ma femme avait fait l’école là-bas. 
La femme de Czesław Pisera : Oui, parce qu’avec mes parents, nous on avions déménagé à Liège quand j’avais 6 ans, c’est là que je suis allée à l’école. D’abord de la première à la cinquième en Wallonie, et ensuite dans une école flamande ici. Mais c’était difficile pour nous… 
Czesław  Pisera : Mais ma femme a un don pour les langues, vraiment. 
La femme de Czesław Pisera : Oui, petit à petit, j’ai commencé à comprendre le polonais. Mais mes copines m’apprenaient beaucoup de choses, parce que quand je parlais, j’avais peur de faire des erreurs. Et elles m’ont dit : « Parle, et nous te corrigerons quand il le faudra ! ». C’est comme ça qu’elles m’aidaient. 
Czesław  Pisera : Le Président lui-même l’a complimentée : « Vous êtes Belge ! Beaucoup de Polonaises ne parlent pas polonais aussi bien que vous ». 
La femme de Czesław Pisera : Il y avait une chorale d’église dont nous faisions partie. 
Czesław  Pisera : Nous en avons fait partie pendant 26 ans. Et quand nous l’avons quittée, la chorale s’est dissoute. 
La femme de Czesław Pisera : Eh oui ! Que des anciens, il n’en reste plus beaucoup. 
Czesław  Pisera : J’avais 50 ans quand je suis passé à la rente d’invalidité. La première année je ne faisais rien, mais l’année suivante, j’ai commencé à travailler dans une entreprise de pompes funèbres. Deux, trois fois dans le mois, j’allais à Comblain. Nous devions y louer une chambre, parce qu’il n’y avait pas où dormir ! Le midi, nous étions 100 pour le déjeuner. 
La femme de Czesław Pisera : Mais maintenant, c’est différent. Les salles de bain et les toilettes ont été améliorées… Au début c’était horrible ! Horrible ! Les lits étaient encore métalliques. 
Czesław  Pisera : Autrefois la salle de bain était dans la cave ! Et il y avait des lits superposés métalliques, militaires. 
La femme de Czesław Pisera : Maintenant il y a de beaux lits et draps, tout est bien. J’aime beaucoup y aller. Mais maintenant avec la santé de mon mari… 
Czesław  Pisera : Nous y sommes allés pour la dernière fois il y a deux ans… Dans une maisonnette construite à côté, petite, dans le garage. Piotr m’a dit : « Czesław, c’est pour toi ».   
 
 
 
 
Rédaction du texte : Cécile Bocianowski
Traduction : Cécile Bocianowski