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 La Belgique

   Je travaillais en tant que mécanicien monteur. Nous nous installâmes à Saint-Nicolas et je m’y sentis bien. J’essayai aussi d’obtenir au plus vite la nationalité pour ne plus avoir de carte d’identité spéciale. Car lorsqu’on changeait de travail, l’employeur devait à chaque fois écrire une requête et demander s’il était autorisé à engager cet étranger. Il fallait attendre dix ans pour la nationalité, mais à Saint-Nicolas ils firent en sorte que nous devinssions Belges après quatre ans. Par ailleurs, je m’engageai directement chez les pompiers volontaires afin de mieux faire connaissance avec les gens. J’appris le flamand dans la rue et au travail. À cette époque, il n’y avait pas autant d’écoles de langue. Je montai assez haut chez les pompiers, les sept dernières années je servis comme major. J’étais aussi commandant adjoint. J’étais très apprécié là-bas et je m’y sentais comme à la maison. Mais tout le monde n’eut pas eu cette chance, car de nombreux Polonais ne réussirent pas à s’habituer à la vie ici, ils ne connaissaient pas la langue, ils vivaient dans la pauvreté. Ma femme était couturière. Elle avait tellement de travail qu’elle employait deux filles. Les premières années, nous vécûmes chez les beaux-parents qui nous donnèrent plus tard un terrain. Nous y fîmes construire à nos propres frais. J’avais de bons contacts avec les Belges. Après l’entraînement, nous allions toujours boire une bière. Chaque année, il y avait des compétitions pour les services incendie de toutes les communes. Un fois, nous avons même réussi à obtenir la coupe trisannuelle. Il fallait gagner trois ans d’affilée. Et nous y sommes parvenus.